HOMMAGE A COSTANZO PREVE
Yves Branca
Les
funérailles de Costanzo Preve ont été célébrées le jeudi 28 novembre, à
10 heures, dans l’église paroissiale de la Bienheureuse Vierge des
Grâces de Turin, Corso Einaudi, selon le rite orthodoxe grec, comme il
l’avait demandé.
Le 30 novembre, Eugenio Orso m’a écrit :
«
C’est une perte irrémédiable pour le monde de l’anticapitalisme, de
l’éthique communautaire, et pour le monde de la philosophie, et non
seulement de la philosophie sociale.
J’ai une dette inépuisable à son égard, et dont je ne pourrai jamais
m’acquitter, pour tout ce que Costanzo m’a enseigné dans les années où
je l’ai connu. A lui s’applique ce qu’a dit Bernard de Chartres, au XIIe siècle :
« ….nos
esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis
et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia
corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine
gigantea. » (…que nous sommes comme des nains juchés sur les
épaules de géants |[les Anciens], de telle sorte que nous puissions voir
plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et
cela, non point parce que notre vue serait puissante ou notre taille
avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute
stature de ces géants.)
Les quelques-uns qui comme nous, en Italie, ont eu le privilège d’avoir
un tel Maître, d’avoir joui du trésor inestimable de ses enseignements,
savent bien comme, juché sur les épaules des géants, on peut regarder
plus avant, et apercevoir dans les lointains des temps nouveaux, et une
nouvelle société humaine. ….. »
Pendant une trop courte semaine d’avril 2010, j’ai eu l’honneur d’être
en quelque sorte la canne de Costanzo Preve à Paris, lors de son dernier
voyage en ce monde. Je dis « sa canne », tout simplement parce qu’il ne
pouvait déjà presque plus marcher sans aide.
Nous avions déjà correspondu par lettres, et je l’avais traduit ; j’ai
continué, mais après cette semaine de 2010, et jusqu’à la fin, nous nous
appelions au téléphone, en moyenne, deux ou trois fois par mois.
Je peux donc m’associer entièrement et fraternellement à ce que m’a
écrit Eugenio Orso. Ses paroles, je me permets de les faire miennes.
Adieu, cher Costanzo .
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